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29/09/2004 | ![]()
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S'il y a un bout du monde, c'est peut-être ici. Même les arbres ont disparu. Même les mouches sont faibles. Ne reste que l'eau, le vide, la pierre et l'immensité. Ne reste que quelques hommes. Coincés entre l'age de pierre et celle du diesel. S'il y a un bout du monde, c'est peut-être ici. Une journée de pluie, nulle part, près de zéro, inconnu de son propre coeur, à aimer une absence, une colère, une autre solitude. Une montagne seule que l'on croit pouvoir franchir, que l'on doit gripper, mais qui cache toujours cette falaise qu'est ma propre solitude. Même les routes ne viennent pas jusqu'ici. Même les satellites. Et les avions ont du mal à se poser. Et les souvenirs s'éroderont peut-être avec le vent, l'aridité et l'éloignement... La solitude s'estomperait au fil du silence ? Ce port qui ne mène nulle part... Cette baie sans rivière à remonter, sans pont d'où se lancer... Ce projet qui doit ouvrir des portes, mais qui pèse à chaque mot, qui les torture pour qu'ils avouent leur vide. La seule mort que je connais, c'est la mienne, lors de mon anonymat quotidien. Lors de mon sabotage insécure, de ma castration affective. La fin du monde, c'est peut-être ça, ce sabotage de qui je suis, ce meurtre du doute constant, de la peur, ce décapiteur d'épanouissement, ce White out de souvenirs, de frustrations, d'espoir et de honte. J'ai planté mon camp nulle part, en la contrée sans fleur et sans peau, sans chaleur et sans propos. La pluie me retranche en cette chambre sans meuble, tapissé d'icône d'un dieu cloué, d'un jésus plaignard, de ces prophètes du baptême à immersion totale. Mon immersion sera totale. Et le recul absolu. La terre est élastique. Certaines distances se rapprochent, d'autres non. Certains hommes se rapprochent d'autres restent seuls. Certains couples se rapprochent d'autres oscillent entre le reproche et l'orgasme. La fin du monde c'est peut-être ici, en ces corps qui se caressent par routine, mais qui ne se parlent plus des yeux, qui n'ont rien à se dire. La sueur ne se mélange plus. Chacun reste chez soi, de son côté du lit. À fermer la lumière à différentes heures. C'est peut-être ça, le lieu où vivent les monstres. Ce lieu, ce côté d'un lit froid, où naît le doute, l'aigreur et la fatigue. Ce lieu au fond du malaise qui rend l'inaction pesante. Et qui fige. La fin du monde. Là où vivent les monstres. Les seuls monstres que je vois ici, sont ceux que j'ai emmenés avec moi.
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